mardi 11 août 2009

Portrait Chinois


J’adore apprendre des choses personnelles sur les blogueurs que je lis. Sans vous révéler d’informations confidentielles, je me suis prêté au jeu du Portrait Chinois, histoire de lâcher quelques infos qui vous permettront de me connaître un peu mieux, en satisfaisant votre curiosité (qui n’est pas un vilain défaut ;-).




Si j’étais une personnalité


Christian Lacroix pour les plus « coutures » de mes amis, Pascal Obispo pour ceux qui écoutent ce type de musique, et enfin Fabien Barthez (le footballeur) pour les plus beaufs d’entre eux. Ces derniers ont bien évidemment totalement tort :-)).

J’aime beaucoup Christian Lacroix, le voir et aussi l’entendre parler. J’ai complètement flashé sur beaucoup de ses modèles, pour leurs styles extrêmement féminins et puis les juxtapositions de couleurs, du rouge, de l’orange, du violet… C’est d’une élégance folle, une élégance de lumière. J'aime tellement la lumière.

J’ai une cravate de lui. Immettable !




Si j’étais une musique


En ce moment (et depuis un moment !), la musique du film Solaris écrite par Cliff Martinez. Il s’agit du remake de 2003 par Steven Soderbergh avec George Clooney et Natascha McElhone.

Cette musique est « pla-nan-te », elle produit sur moi un quasi-état de transe, il me semble que la mélodie affecte directement mon inconscient sans passer par la casse réflexion. Il est vrai que j’ai adoré le film pour la même raison, cette histoire raisonne en moi d’une façon un peu troublante. Vous allez peut-être me trouver morbide (ce que je ne suis pas du tout), mais retrouver des personnes décédées, des êtres chers, leur parler, les toucher comme si elles étaient toujours avec nous, n’est-ce pas un vieux rêve humain ? Un peu comme celui de pouvoir voler ?




Si j’étais un film


Mort à Venise de Visconti (petit nom Luchino). Ce film est dingue, énorme.

Il ne s’y passe presque rien, quasiment que du silence et pourtant ce que vit Dirk Bogarde est bouleversant. Malgré son intelligence et sa culture, son personnage ne sera pas en mesure d’appréhender ce qui lui arrive. Analphabète des sentiments humains, il se perdra dans les interdits et autre cul-de-sac de sa conscience. Face à des sentiments trop grands pour lui, cet homme va péter les plombs, étouffé par les conventions, par l’inhibition de son propre conformisme. Même si inconsciemment, Bogarde pense se protéger en enfouissant tout ça très profondément, là où lui-même ne pourra plus rien retrouver. Il va devenir fou puis mourir, conditionné depuis l’enfance à ne pas accepter la nature de ses sentiments, formaté par la morale de l’époque. Être accepter par les siens, ou par soi pour vivre sa différence, il finira par crever de ne pas faire de choix, à force de se nier à ce point.




Si j’étais une pièce de théâtre


Tartuffe de Molière. Bon, je passe vite sur l’aspect religieux, pourtant essentiel dans la pièce, mais qui me fait gerber. Dieu est une invention de l’homme qui a peur de la mort, je n’ai pas peur de la mort !

Non, ce qui m’éclate dans cette pièce, c’est le côté « fais-ce que je dis, mais pas ce que je fais ». Ainsi, dans la vie de tous les jours, dans la rue, au travail, dans les palais de justice, etc. nous sommes entourés de gens comme ça, dont la vie n’est qu’un gros mensonge, mais qui nous jugent, du haut de leur moralité à la con.




Si j’étais un animal


Une « royale bête », un « nuage chaud au frais museau » comme dit Brigitte Fontaine dans sa chanson Chat.

Pour moi, les chats sont des êtres de plaisirs et de jouissance, de grâce, et à la différence des autres animaux, c’est clair, ils en sont conscients. Si vous en avez un, regarder le dormir, respirer, le poil assoupi dans le soleil et les oreilles éveillées, sentinelles. Le chat ne cède jamais, le chat est indépendant, il décide (seul) de ce qui est bon pour lui. Le chat sait, c’est tout.




Si j’étais une peinture


Un bleu Klein. Parce que c’est élitiste, beaucoup de gens passent devant un bleu Klein et ne comprennent rien.

D’abord, je trouve que cette œuvre est osée, aujourd’hui toujours, mais à l’époque recouvrir une toile de pigments bleus, c’était franchement culotté. D’autre part, ça fonctionne ! Ce bleu est magico-magnifique.

Posté (ou prostré ?) devant la toile, on la regarde, et on perçoit une profondeur, une notion d’infini, un appel du vide. C’est un peu comme si nos yeux étaient fermés, comme si nous étions en nous-mêmes, en introspection. Bref, c’est presque métaphysique. Je pense cependant que le procédé est simplissime, il suffit d’arrêter de chercher, et juste d’écouter, de sentir, de toucher du regard.




Si j’étais une bâtisse


Une chapelle romane, au milieu de la nature, dans les champs, toute simple. Tout en rondeur, chargée, symboliquement chargée. Quelques fresques sur les murs intérieurs, murs intimes de la chapelle, ou bribes de fresques devrais-je dire, effacées, comme un souvenir presque oublié.

Des vieilles pierres, des volumes et des murs ronds, épais, des découpes aux courbes généreuses pour laisser la lumière entrer. Des toitures en tuiles ocre, lavées par les siècles de soleil. Des vieilles pierres qui parlent aux gens, à nos racines, à ce que nous sommes, finalement. Qui parlent pour raconter les hommes et les femmes, les souffrances et les bonheurs, la vie.

Et surtout pas de fioritures gottiques, de mise en scènes idolâtres, pas de vitraux psychédéliques et aguicheurs. Les couleurs du ciel et de la terre me suffisent.