lundi 17 août 2015

Gibier consentant, mais en deux temps


Le sous-vêtement sale en question, vous comprendrez en lisant...

Alors que je me promenai dans mon sous-bois favori à la recherche d’une ou deux bites à purger, je tombe sur ce type, clopin-clopant avec sa béquille, dans les hauts et les bas du terrain forestier – pas adapter ! En y regardant de plus près, je me rends compte qu’il s’agit d’un jeune rom, d’environ 25 ans. Avec son look et sa béquille, il ressemble à ceux qui mendient quelque chose aux conducteurs des voitures arrêtées au feu. Mais que fait-il là ?

Il ressemble à ceux qui promènent leur chien alibi sur les lieux de drague

Il prend un air ultra-détaché, oui mais dans les bois… Rien de plus que sa simple présence, semble-t-il nous dire... incongrue ? Il ressemble à ceux qui promènent leur chien alibi sur les lieux de drague, ou ceux qui, incognito, passent et repassent… à vélo. Il me fait penser à mon chat qui passe devant la télé, la queue en l’air au minimum, qui passe et repasse. Qui va même jusqu’à, avec un détachement absolu, se poster devant la télé… pour voir si enfin je vais faire attention à lui. Il me dira « ben quoi ? » si je le remarque d’une façon un peu trop « fous le camp d’vant la télé, putain ! ». Oui, oui mon chat parle, vous pouvez ne pas me croire, mais c’est exactement ce qu’il me dit lorsque je lui demande de dégager de l’axe de la télé.

Bref, j’en reviens à mon petit Rom. Pas simple. Est-ce qu’il cherche de la bite ? Est-ce qu’il cherche autre chose ? Je le trouve immédiatement ultra-sexy, je décide de le suivre… D’abord de loin, puis je me rapproche, enfin j’essaie, car plus j’avance, plus il avance, et donc j’en viens à accepter la dure réalité : il me fuit. Et même il part très loin, dans des coins très inaccessibles, qu’il ne devrait pas pratiquer avec sa béquille, car oui je vous le rappelle, il boîte un peu et utilise une béquille. Je me demande d’ailleurs si cette béquille n’est pas un accessoire ? Peut-être qu’il n’a pas de problème de hanche, de genou ou de je ne sais quoi…

Il est trop loin, il va trop loin je l’abandonne. J’ai dû prendre mes rêves pour la réalité, ce type n’était pas à la recherche d’un plan cul. Il cherchait des champignons, donc. Je dis ça, car j’avais vu une famille de Roms cueillir des champignons ici même !

je freine le pas pour voir s’il va me distancer ou pas !

Mais quelques mois plus tard… Je revois le p’tit Rom parmi nous. Toujours, avec ça béquille, toujours clopin-clopant… Il est là, il rode, il cherche quelque chose c’est évident. Je règle mon GPS personnel sur lui, je le suis à vue. Il semble moins indépendant que la fois précédente, il me semble même qu’il ralentit pour m’attendre parfois. En effet parfois je freine le pas pour voir s’il va me distancer ou pas ! Il répond lui aussi par un ralentissement, ce qui me rempli de joie.

Je le poursuis comme ça pendant un moment, mais n’en voyant pas la fin, je me dis qu’il faut changer de tactique, sauf à faire une grande balade dans les bois – je ne suis pas là pour ça. Je décide donc d’arrêter de le suivre, de marquer une pause, de faire demi-tour, de disparaître de sa vue. Et là, miracle, alors que je le surveille discrètement, je me rends compte qu’il fait demi-tour aussi, ne se sachant pas observé, il y a va franco, il revient sur ses pas. Je suis là derrière le gros arbre, il ne le sait pas. Il avance, il avance, il avance. Et alors qu’il est 2-3 mètres, je sors de derrière le gros arbre, et tac. Il est surpris, panique un peu, change de direction en passant à son tour derrière l’arbre. Je viens à lui par l’autre côté – trop facile. Il est comme coincé-consentant. Comme paralysé, il attend !

Il se laisse toucher, toujours en appui sur la béquille

Je m’approche, la main en avant-poste, il ne bouge pas, même lorsque je touche la braguette de son pantalon de toile. Il a chaud, je découvre qu’il transpire un peu sous son t-shirt lorsque j’y passe ma main. Légèrement poilu autour du nombril. Il se laisse toucher, toujours en appui sur la béquille. Il respire comme s’il avait eu peur de me perdre, peur de perdre de plan cul qui s’annonçait et qu’il attendait depuis longtemps, beaucoup trop longtemps. Ma main chute sur le bouton très dur à ouvrir de son pantalon. À force de persévérance obsessive et brutale, j’arrive à libérer le bouton de la ceinture. Toujours sans réaction de sa part, j’entrouvre la fermeture éclair qui ne montre aucune résistance. Il a chaud très chaud, je l’aère… Je lui passe la main entre les jambes sur son pantalon, pour créer une sorte de progression, de détour, alors que son slip est bien apparent dans l’entrebâillure de sa braguette grande ouverte. Je crois deviner une légère érection, je choisis de remettre à plus tard la vérification de ce point. Je remonte la sueur jusqu’aux tétons sous le t-shirt, j’y découvre des petits tétons bien fermes, bien pointus, bien bandés, genre tétons de chatte. Il y en a deux ! Je suis gâté, je ne sais lequel choisir, je les caresse l’un et l’autre, l’un au pouce et l’autre à l’index.

un corps tout neuf auquel j’aimerai apprendre une langue étrangère

Je perçois qu’il ne comprend pas bien pourquoi je fais durer, pourquoi je tourne et retourne autour. Mes pratiques ne sont pas les siennes. Est-ce sa première fois ? Est-ce qu’il y a choc culturel ? Je suis face à un corps tout neuf auquel j’aimerai apprendre une langue étrangère, mais personne ne devient si vite bilingue… J’accélère le rythme, je plonge dans son pantalon, au travers de son slip, j’y découvre une bite presque molle, presque dure, dans le no man’s land de l’excitation qui s’annonce. Je descends son pantalon sous ses genoux, son slip apparaît totalement, sur une peau quasi sans poil, légèrement mate… Je m'accroupis. Mon visage est à la hauteur de son sexe, je lui caresse l’intérieur des cuisses, son slip se met à gonfler doucement, discrètement.

À quelques centimètres de son slip, je constate que mon petit Rom n’est pas ultra soigné. J’en suis informé notamment par son odeur et la tâche douteuse de son boxer qui fut blanc. Mais je suis excité grave, très grave, et alléché par l'odeur je me jette sur ce slip avec ma bouche et ma langue, essayant d’en deviner le contenu à coup de langue et de lèvres. Ainsi je comprends d’un coup pourquoi Napoléon avait demandé à Joséphine « ne te lave pas, j’arrive ! ». L’autre prend appui sur sa béquille, surpris de la tournure soudaine de l’aventure. J’enlève, pardon je descends son slip comme on l’arrache, je lui passe la main entre ses jambes, un doigt arrive à son anus qui se resserre d’un coup comme un reflex. De la bouche j’avale son sexe prébandant jusqu’à avoir ses poils pubiens dans les narines. Je respire. D’un coup il bande et me pousse le palais avec sa queue.

Il est totalement à moi, je suis partout

Ne sentant pas d’ouverture évidente du côté de son petit trou du cul, pourtant si branchant, je me concentre sur sa bite parfumée et goûteuse, elle est petite, parfaite pour vivre à plein ce que je lui offre. Les petites couilles font boom-boom sur mon menton et sur l’intérieur de ses cuisses. De la main je lui caresse les fesses, qu’il a bien rondes, lisses et musclées. Je lâche sa queue quelque temps pour lui sucer ses tétons de chatte, il s’adosse à l’arbre, le support de la béquille et de ses deux jambes ne suffisant plus. Il est totalement à moi, dans mes bras, je suis partout, avec mon corps, mes mains, ma bouche, et même mon âme. Je reviens à son pénis dur comme du bois, je n’ai que très peu de choses à faire pour le sentir cracher dans ma bouche son foutre chaud et salé jusqu’au tréfonds de ma gorge. Une, deux ou trois saccades successives, il avait les couilles bien pleines le salopiaud. Le spasme fut vocal aussi, comme un petit bruit d’insecte, discret et contenu, échappé de ses poumons, une sorte de signature, de paraphe qui nous dit comment c’était bon.

vendredi 11 mars 2011

Une relation pleine d'avenir


Petit diabolo mexicain qui se touche le zob — acheté lors d'un voyage à San Francisco


Hier, n’en pouvant plus de sobriété je suis allé sur ManRoulette, ultime endroit où aller. Pauvre de moi, il ne me reste plus que ça depuis mon déménagement. Je suis au bord de la dépression, car il n’y a pas de lieux de drague dans mon nouveau quartier. Voilà quatre mois, que je n’ai pas pu baiser à l’air libre, dans un parc ou dans un bois. À vous dire la vérité, ce n’est pas tout à fait exact, car j’ai réussi à retourner quelques fois dans mon ancienne ville pour tirer sur la bite de quelques mecs, mais cela n’a rien à voir avec mes « voyages fréquents » dans les lupanars arborés auxquels je m’adonnais presque tous les jours. Ah ! je souffre amis lecteurs, ma vie est un enfer.

Arrêt sur image, une plongée dans le silence, ni l’un, ni l’autre ne cliquons, ne bougeons


ManRoulette donc. Je clique et ils cliquent, je fais défiler les bites, une à une, je flash sur certaines ambiances, sur certains membres ou poitrails velus. Boycotte les caméras disabled, zappe les muted. Je report systématiquement les pubs, pour les faire taire ces connards de capitalistes. Parfois le stroboscope des webcams stoppe, c’est le principe de la roulette russe. Arrêt sur image, une plongée dans le silence, ni l’un, ni l’autre ne cliquons, ne bougeons. C’est un peu comme une proie paralysée par la trouille, un prédateur qui prend son temps avant l’attaque. C'est un peu comme des préliminaires web 2.0, nous observons ce que nous nous donnons à montrer, une image souvent pas terrible, mais toujours humaine et vivante.

Et puis je tombe sur ce type (sur cette chienne shampooineuse comme dirait l'autre), soudain nos index s’immobilisent, nos mulots ne cliquent plus mot. Sans le voir vraiment, car je ne voyais que le bas de son visage et son buste nu, il me plaît pas mal. Il était un peu rondouillard et poilu, le bas du visage rond, des lèvres pulpeuses. Je me lance le premier, je dis « Hi ». Je vois ses mains se diriger vers le clavier, va-t-il me zapper ? Non, il me tape une réponse, dont je ne me souviens plus, mais qui devait être du genre : « Hi ».

Il ajoute qu’il a (un peu ?) de sang mexicain, cela m’excite.


De là s’enchaîne une longue conversation, je lui dis qu’il est « cute », il me répond « thanks », je lui demande d’où il est, il me répond « Arizona », je lui dis Phoenix, il me dit « Yes, almost ». Il ajoute qu’il a (un peu ?) de sang mexicain, cela m’excite. Je lui demande me monter sa bite, il hésite un moment, pas trop longtemps je vous rassure, pour me faire plaisir, avec sa main il va chercher sa bite au fond de son boxer short. Il déplace même sa webcam pour un close up, c’est une grosse bite, bien mole, avec des couilles d’un bel ovale, calibre petit œuf de poule. Il se touche avec ses petits doigts boudinés, il tire sur sa grosse nouille, décalotte son gros gland que je devine un peu humide. Il est peut-être depuis un moment sur ManRoulette à reluquer des bites… Il m’arrive aussi de mouiller à la vue de tout ce déballage d’hommes nus. Comme j’aimerai prendre dans ma bouche son gros gland tout mou, repousser son prépuce presque circoncit avec ma langue, goûter et avaler son miel. Comme j’aimerai sentir son odeur, chez lui c’est le matin, il n’a pas dû encore prendre sa douche. Hum, cette odeur piquante, un peu agressive, de mec au petit matin qui a mariné toute la nuit dans son jus sous sa couette.

…dans le chaos, j’accède ce qu’il voulait cacher. Putain il est mignon le bougre…


Bref, il replace sa webcam, et je ne quitte pas des yeux le chamboulement des images incontrôlées… j’entrevois son visage, une fois, puis une autre, les angles sont chahutés, flous, souvent incompréhensibles, mais dans le chaos, j’accède à ce qu’il voulait cacher. Putain il est mignon le bougre, de gros sourcils bien denses, des yeux... des yeux carrément sublimes, bien noirs, il est bien joufflu, les cheveux très courts, mais un peu plus longs sur le dessus de la tête, un peu dans le genre Tintin. Il me demande de lui montrer quelque chose… Malheureusement, je ne suis pas seul, mon mec est à l’autre bout de la pièce sur son ordinateur, et donc je ne peux pas déballer mon matos à mon nouvel ami. Je lui explique, bla bla bla, mais je décide de lui montrer mon visage, après tout il a fait beaucoup d’effort ce p’tit gars. Je monte doucement la caméra (elle est motorisée), je m’arrête au niveau du nez, lui demande s’il n’est pas trop déçu jusqu’à maintenant ? Très attentif, il me répond que pas du tout… Je continue le traveling pour prendre la totalité de mon visage. Il me dit immédiatement qu’il me trouve « handsome ». Je jubile.

À Suivre…

mardi 9 mars 2010

Premiers émois, premiers plaisirs, dans les bois



C’était l’été, il faisait très chaud, plein de soleil, je me promenais sous les arbres sans savoir exactement à quoi m’attendre, un je ne sais quoi au ventre. Sans trop savoir, mais tout même entraîné, irrésistiblement entraîné, par la réputation sulfureuse de ce bois, non loin de la capitale. Ah, ce fabuleux bois des merveilles, peuplé d’animaux étranges, qui me ressemblaient. J’avais 16 ou 17 ans, presque puceau à la vie, ruisselant d’hormones, dans mon tee-shirt légèrement mouillé de sueur, et dans mon bermuda de nylon jaune, je déambulais à la recherche d’émotions fortes, inconnues, d’un dévergondage, d’une mise à feu.

j’étais bien à la recherche d’un homme. Un homme des bois avec un sexe, un bas-ventre, un entrecuisse, un volume, là.


À l’époque, je ne vivais pas vraiment mon homosexualité, j’étais jeune, pas fini (le suis-je aujourd’hui ?). Même si je n’assumais pas, il n’y avait pas de doute, cet après-midi là, j’étais bien à la recherche d’un homme. Un homme des bois avec un sexe, un bas-ventre, un entrecuisse, un volume, là. Une masse mâle et lourde, chargée de foutre, de vie, d’amour. Je vadrouillais, je n’avais pas les codes, juste ma jeunesse. Je ne pouvais pas compter sur mon expérience, car inexistante, je m’en remettais donc totalement à mon destin et mon instinct. Ma vie sexuelle débutait, prenait son envol, le plus simplement (ou naïvement) du monde, comme ça, comme une énergie qui nous arrive un jour, un beau matin.

Et je tombe sur ce type, comme un gisement de chair et de sang au milieu d’un bosquet. Il devait être Grec, un peu basané, le corps chaud de soleil, il se touchait le sexe, me le montrait. Il me regardait, sans un mot, il me disait vient… Tout en se touchant voluptueusement la bite, il me disait vient me toucher, vient me faire jouir. Je tourne, je vire, je panique, je m’éloigne, pas trop, je reviens, je me dis que c’est le moment.

Je savoure ce moment de voyeurisme total, le tout premier ! Il est à deux mètres de mes attouchements visuels.


Je le regarde, je regarde son sexe en érection, sa grande main d’homme mûr enserrer son membre, le mouvement de ses bourses, qui vont et qui cognent sur l’intérieur de ses cuisses. Je contemple sa peau qui brille dans les zones de lumières filtrées par le feuillage. À l’arrêt, je scrute son grain de peau, ses poils aussi, je le touche… presque, si, si, je le touche de mes regards furtifs, je suis fabuleusement troublé, transporté. Je savoure ce moment de voyeurisme total, le tout premier ! Il est à deux mètres de mes attouchements visuels. Je suis bouleversé, bringuebalé entre cette décision que je n’arrive pas à prendre et ce désir intense qui gonfle en moi. Je suis un animal sauvage, en rut. Tout près de la chose, tout près de ce qui fait de moi un être humain, tout près de Dieu.

Ne connaissant rien de cette expérience de la tentation, je savais cependant, d’avance, que je ne pourrais pas résister longtemps. Putain que son regard est accueillant, son offre humaine. Dans un geste d’attisement, il se découvre le torse en remontant son tee-shirt et en le passant derrière sa tête. Il est nu, sa poitrine, son ventre, son nombril, tout cela devant moi. Cet homme me veut, ici et maintenant, je le veux moi aussi. Je me lance, je m’avance, intimidé, à la merci de ses intentions. Je m’approche, je m’en remets à lui. Il me prend dans ses bras, m’enlace, me presse lentement de son corps nu… contact. Je suis sous le choc de l’étreinte, je me souviens de son odeur de transpiration, un peu piquante, un peu aigre. Je me souviens très bien de cette odeur de sueur, elle était d’un érotisme absolu, à la fois ancienne et nouvelle, le contexte était nouveau.

mon sexe en érection jaillit de sa cache, frappe et embrasse sa jambe.


Avec les deux mains, il descend mon short qui ne résiste pas, mon sexe baveux en érection jaillit de sa cache, frappe et embrasse sa jambe. Je mouille comme jamais, je découvre mon corps dans ce contexte inédit, entouré de nature. Sa main gauche sur mes fesses, il se caresse, se branle, et crache dans la seconde. Enivré de son odeur de mâle, tout absorbé à la vue de son sperme translucide, mon bras enlaçant son dos humide, je me branle à peine, l’orgasme monte et je crache dans la seconde moi aussi.

Après je ne sais plus très bien, je suppose que je suis revenu à moi… plus tard, je suis revenu de ce tabou infranchissable, de cet échange initiatique, du passage du seuil du Royaume des Hommes. J’ai dû rentrer à la maison, les esprits replets de savoureuses aventures, d’équations sensuelles. J’ai dû rentrer à la maison enrichie de ce nouvel alliage, emprunt d’alchimie. Nous avons lui et moi, dans ce bosquet, transmuté du plomb en or.

samedi 6 mars 2010

Un homme sur trois après 40 ans a des problèmes d’érection…



Je ne sais pas vous, mais le message que l’on nous rabâche, tous les jours, plusieurs fois par jour, à la radio notamment, commence à sérieusement me gonfler. « Aujourd’hui, après 40 ans, un homme sur trois a des problèmes d’érection. Il y a des solutions. Parlez-en à votre médecin », ben voyons.

D'abord, c’est quoi ce truc ? Une publicité pour un médicament antie-panne sexuelle, ou un message du gouvernement ? C’est un peu comme le Canada dry, la couleur d’un message du Ministère de la Santé, mais en fait une bonne vieille pub. Je ne suis pas a priori contre la publicité (bien que le monde qu’elle nous propose impose, ne soit pas celui dont je rêve), mais la pub me pose problème quand elle avance masquée, pour en plus nous raconter des conneries. Pourquoi s’embarrasser d’éthique, surtout quand il s’agit du domaine de la santé. Je vous le demande !!!

Vous êtes malade, il faut vous faire soigner, et enrichir l’industrie pharmaceutique !


Ainsi l’air de rien, sur le ton du bon conseil – d’un ami qui vous veut du bien – on vous endort en sous-entendant que si vous ne parvenez plus à bander messieurs, c’est que vous êtes malade, que grâce à une petite pilule tout rentrera dans l’ordre. Une pilule de plus, contre le mensonge cette fois. Après la pilule contre le mauvais cholestérol, mais qui ne touche pas au bon, celle pour faire monter ou chuter la tension, celle pour ceci, celle pour cela, etc. Voici, voilà, celle qui vous fera bander dans toutes les situations, même la plus extrême, la plus courante, celle qui se joue avec votre partenaire. Bêtise grasse. Le problème, ou plutôt le véritable coupable, c’est votre partenaire, responsable oui, mais pas coupable, je suis pour la paix des ménages.

À 40 ans, après plusieurs années de mariage ou de vie commune, votre partenaire ne vous excite plus, en tout cas plus assez pour vous vous faire bander, vous en avez fait le tour, sexuellement. Mais non vous n’avez pas besoin d’une pilule pour bander tout-terrain, vous avez juste besoin d’un nouveau partenaire ! Bon OK, je fais court, mais c’est pourtant bien la raison majeure de votre manque de virilité. Croyez-moi, mais vous le savez sûrement aussi, il y a bien un domaine ou on ne peut pas se raconter de salades, c’est le cul, enfin la bite pour être plus juste.

Plongez dans la vraie vie, celle d’où parfois on ne revient pas indemne, flirtez, touchez, couchez, baisez !


Alors messieurs, au lieu de vouloir rentrer dans le moule conventionnel et réducteur que l’on vous propose, au lieu de financiariser vos futurs rapports sexuels, un seul remède : éclatez-vous… Allez-y, plongez dans le grand bain, celui où vous n’avez pas pied, celui qui vous fait un peu peur. Dites oui à vos fantasmes. Plongez dans la vraie vie, celle d’où parfois on ne revient pas indemne, flirtez, touchez, couchez, baisez ! Et pourquoi pas bouffer de la bite ? Et pourquoi pas se faire toucher le trou du cul ? Et alors bye bye vos problèmes d’érection, dans le passé ils resteront.

Rien ne vous empêche de chasser (et plus si affinité) avec votre moitié. Si ? Alors, vous êtes perdu, je ne peux rien pour vous, prenez cette pilule. Choisissez le traitement, les feuilles de soins, les remboursements de la sécurité sociale, les compléments mutuelle… Pour faire court et simple, faites comme si vous étiez malades et dites NON à la vraie vie, celle (la seule) qui vaut le coup d’être vécue.

mardi 23 février 2010

Flannerie à Istanbul (3/3)






Quelques thés et bouffées d’encens plus tard, nous décidons de laisser le Sultan à son narghilé et ses fantasmes, les sens pleins de désirs inassouvis. Trouver un restaurant devenait prioritaire, il faisait faim, l’après-midi avait été si riche que nous avions faim comme après une bonne piscine. Nous sortons du coffee shop, sautons dans le tram qui passait justement par là, descendons deux stops plus loin à Sultanahmet, pour nous diriger vers un restaurant cité dans notre guide, le Ruméli Café. La salle est toute petite, l’ambiance chaleureuse, il y a un feu de cheminée. On nous donne la carte, et mon regard est immédiatement attiré par un couple sur ma gauche, ou plutôt par le type sur la gauche, tout à fait remarquable… Ils parlent néerlandais.

Il a mon âge, grand, mince, brun, cheveux très courts, des petits yeux noirs et sombres. Des petits yeux protégés, en retrait, comme à l’abri. Ce que disent ses yeux me transporte. On dirait des yeux de guerriers, espace de fragilité d’une tête brûlée. Il s’agit bien là d’une faiblesse, d’une vulnérabilité. Ils me font penser aux yeux des chiens de combat, aux yeux minuscules des bull-terriers, ou à ceux de certains poissons qui cachent leurs yeux dans une rayure de leur robe. Il bouge beaucoup, fait des gestes avec ses mains, tente d’attirer mon attention, je le sais. Mais je ne suis pas en mesure de réagir, d’aller vers lui, il me trouble, il m’affecte trop, en ébullition. Mon mec l’a repéré aussi, je lui dis que je le trouve plutôt mignon, il me répond qu’il ne partage pas mon point de vu, car il ressemble à un footballer. Il a raison ce type pourrait être un footballer, qu’est-ce qui me prend de flasher sur les sportifs ? C’est nouveau !

Il me fait perdre pieds, ses regards en coin, de voyeur, censés se faire à mon insu, mais que je devine, m’entrainent dans des eaux vives et torrides.


Je sens son regard sur moi, il me dévisage discrètement, j’ai l’impression qu’il est en train de vivre un coup foudre, il n’arrive pas à faire le premier pas, c’est touchant. De mon côté, je le trouve tout à fait à mon goût, plus que ça même, il me branche grave. Il me fait perdre pieds, ses regards en coin, de voyeur, censés se faire à mon insu, mais que je devine, m’entrainent dans des eaux vives et torrides. J’adore ses sourcils, petits, légèrement courbes, très expressifs. C’est alors que le fameux petit tremblement infime, celui dont je vous parlais précédemment, arrive pour prendre le contrôle, façon despote ! Je panique, je tente de détourner mon regard, je rougis peut-être un peu, je me concentre sur mon assiette, sur tout ce que je peux trouver qui n’est pas lui, mais il est partout. Il me faut l’éviter à tout prix. Il est un trou noir, vorace, qui absorbe tout, moi compris. Mes émotions sont trop visibles, je choisis la fuite.

Une fois de plus l’excitation est à son comble, à la merci de mes émotions, quitté par la raison, je me raccroche au contenu de mon assiette, je tente de l’oublier, je tente l’abstraction. Pour échapper à mon sort, je me jette vers l’autre table, je créé une occasion, un sourire, je m’adresse à mes voisins de droite. Ouf, ils me répondent, nous échangeons quelques mots, mondanités, ils sont néerlandais eux aussi. Mes antennes m’informent que mon voisin de gauche perd les pédales, il ne peut pas souffrir de me voir engager une conversation avec des inconnus aussi facilement, il ne demandait que ça, je n’ai jamais répondu à ses appels du regard. Je le sens se refermer, ne plus me regarder, m’ignorer. Il est vexé. Je trouve sa réaction touchante, la voilà cette vulnérabilité que j’avais décelée dans son regard. Je voudrais le rassurer, lui dire sans lui dire qu’il me touche, terriblement, mais ce n’est pas possible. L’enjeu est trop grand, là encore il ne s’agirait pas seulement d’une histoire de cul. Ici, je joue ma vie.

le regard pointé vers la sortie, il ne me regardera plus


Il demande l’addition, paye, puis se lève le premier pour attendre sa partenaire, de profile devant moi le regard pointé vers la sortie, il ne me regardera plus. Pendant toute la scène, et même longtemps après, le fameux petit tremblement infime est présent. Je brûle, je me consume, je n’y peux plus rien.

J’aurais pourtant bien voulu me serrer contre lui. Sentir son corps chaud contre le bien. Me réveiller à ses côtés. Sous les draps, lui caresser le ventre, le sexe. Le goûter en plongeant ma langue dans son oreille, lui lécher les sourcils, m’attardant spécialement sur la zone proche de la tempe ou la pilosité des sourcils prend naissance. À cet endroit-là, l’implantation des poils me rappelle le sexe impubère de mes cousines et cousins, quand, enfant nous jouons au docteur. Premiers émois sexuels, univers interdit, double tabou du sexe et de l’enfance, premières transgressions. Je découvrais alors, pour la première fois la chose qui faisait tourner le monde, l’origine du monde. Une touffe de poils naissants, parfumés, d’un érotisme fou, déjà.



Je l’imagine un peu en sueur, ayant un peu chaud sous la couette, c’est un matin, nos corps sont un peu engourdis de sommeil. Je lui caresse les fesses, elles sont douces, les poils qui les recouvrent sont soyeux. Je mets ma main entre ses jambes, juste entre ses couilles et son anus. Espace d’une intimité extrême, il y fait chaud, les poils sont abondants, un peu humides. Je décide de descendre vers ses bas-fonds, d’y coller mon nez, de humer son odeur intime, de respirer à fond puis de commencer à le lécher. Des deux mains j’écarte ses fesses rebondies, son trou du cul est à découvert, je lèche et je suce les poils de son cul, je me délecte de son arôme intense, torréfié par la nuit.

Lui, sur le ventre, agrippe de plaisir l’oreiller de coton blanc. Cette jouissance-là, il l’anticipait dés qu’il m’a vu m’asseoir à la table de ce restaurant, que dis-je il le savait à la seconde ou je suis rentré dans le restaurant, sans me voir il s’avait déjà. Son corps le lui avait dit. Dans la fournaise de son coup de foudre, il savait, nous savions, que nos deux corps, nos deux âmes, formeraient un accord parfait. Parfois, il n’y a pas de place pour le doute, même pas pour le questionnement, tel un déroulé implacable, les accords alchimiques se conjuguent, se répondent. Ceci avec ou sans notre coopération. C’est comme ça, c’est inexplicable.

Nous ne ferons pas l’amour. Il est à moi, je suis à lui, nos destinées nous échappent, c’est délicieux.


Je remonte en posant mon corps nu sur le sien, mon sexe flasque, engorgé de liqueur d’avant, le prépuce voluptueusement relâché, libère des bulles de presque sperme dans un bâillement liquide. De mes mains, du bas vers le haut, je lui caresse les flancs puis les épaules. Se morfondre l’un dans l’autre, principe d’unicité. Ne plus bouger. Gavés de plaisirs futurs, nous ne ferons pas l’amour. Il est à moi, je suis à lui, nous ne nous appartenons plus, nos destinées nous échappent, c’est délicieux.


lundi 22 février 2010

Flannerie à Istanbul (2/3)




C’est avec une peau toute neuve, rafraîchie, un corps tout entier rénové, qu’emmitouflés dans nos pulls et écharpes nous nous lançons vers l’extérieur de ce monde amniotique presque parfait. Nous partons affronter la rue, les bruits de moteurs de bus, les trottoirs surpeuplés, nous quittons le hammam. Nous sommes protégés d’une aura irradiante, d’un halo de chaleur rayonnante. Notre peau est devenue transparente, vaporeuse et légère comme celle des tableaux de Renoir, l’air nous pénètre, la vie s’immisce en nous, nous sommes régénérés par ce bain de jouvence. Nous y avons laissé des choses, nous n’y pensons plus.

Sur le chemin de retour vers l’hôtel, nous sommes happés par un porche avenant, le nez aux vents, nous nous avançons guidés par une odeur lourde et inconnue qui nous appelle. Sur la gauche de l’entrée des tisons brûlent, et puis un pas plus tard, nous accédons à une terrasse chauffée, drapée de kilims, tentures. Il y a là des tas de gens, des hommes mais pas seulement, affalés dans un dédale de canapés, de coussins et de tapis. Blottis les uns contre les autres, ils fument le narghilé, se racontent des trucs (de Turcs), boivent des çays et des cafés (à la turc). Dans le labyrinthe de divans, les serveurs slaloment et s’agitent, pour recharger les narghilés en charbons incandescents et distribuer les petits verres de thé qui valsent des plateaux vers les tables basses.

Un peu comme une fumerie d’opium, les corps se relâchent, les esprits se délassent.


Les yeux grands ouverts, je parcours du regard cet endroit incroyable, qui nous semble figé dans le passé, les bulles d’airs vrombissent dans le verre coloré des narghilés, l’atmosphère est imprégnée de vapeurs de tabacs sucrées aromatisées à la rose, à la fraise, à la cardamome… Étonnamment, l’air est particulièrement léger, tout à fait respirable, un peu enivrant. Nous prenons un siège, un sofa devrais-je dire, un sofa recouvert d’un tapis d’orient velouté, peut-être en soie ? Autour de nous, tout le monde fume, parle et boit… Un peu comme une fumerie d’opium, les corps se relâchent, les esprits se délassent.

En face un type nous sourit, d’un superbe sourire dont les Turcs ont le secret, un sourire qui nous dit venez, venez chez nous, venez chez moi. Il nous encourage à grands coups de sourire à joindre la dance, à grand coup d’humanité à prendre narghilé. Il nous invite à fumer le parfum des dieux, à partager l’encens qui exhale des alambics narguilés. Quel accueil ! Il est un peu rondouillard, petits doigts potelés, un peu à l’étroit dans son costume sombre et sa chemise blanche. Avachi dans son canapé, il est face à nous, les jambes un peu écartées, le paquet bien visible, sublimé sous l’étoffe de son pantalon. Divin objet de désirs, recouvert, mais à découvert. Nos regards se croissent, la tête en arrière, les muscles relâchés, il narghile à tue-tête. Il me fait penser à un Sultan, adepte du plaisir, capable d’extase, l’estomac et l’haleine saturés de miel de Baklavas. Je me dis qu’il se parfume sûrement à l’eau de fleur d’oranger, ou bien à la rose, cette fragrance s’accorde si merveilleusement à leur type de peau (je sais de quoi je parle). Nous commandons deux thés et un narghilé - comme le sien.

Le Sultan capable d’extase, s’adonne aux préliminaires. Le plaisir est plus grand pour celui qui sait attendre.


Il y aura pendant toute la durée de notre fumerie, quelques échanges de regards, aigus, chargés. Des regards lourds qui nous trahissent, avant que nous nous reprenions, de tous côtés. Il y aura aussi, quelques moiteurs séminales, quelques douceurs vives, ferventes, d’enthousiastes retenus, des deux côtés. Des amorces – érotiques – sans aucun doute. Mais nous en resterons là, des deux côtés. Le Sultan capable d’extase fait le choix de naviguer dans les eaux des préliminaires. Le plaisir est plus grand pour celui qui sait attendre. Comme je l’approuve. J’aurais voulu me prêter à ce jeu de séduction, le pervertir, le convertir… Tout en lenteur, sur plusieurs semaines, mois, années, années lumières. Une vie peut-être n'aurait pas suffi, j’étais prêt à continuer après.

J’étais prêt, à revenir dans ses lieux, à l’attendre, le raté de quelques minutes. À force de persévérance, gagner la complicité secrète des serveurs, pris de pitié par mon dévouement. Ne vivre que dans l’attente, brûler lentement et ardemment. J’aurais aimé y croire, avoir la foi, sans être sûr de rien. Attendre son bon vouloir. Esclave.

Il nous aurait fallu du temps, beaucoup de temps, pour finir par lui faire demander mes caresses, pour que ce saut dans l’inconnu, mes promesses, lui fasse transgresser ses interdits. Interdits sur lesquels il a tout construit, à commencer par lui même. Le chemin à parcourir était grand, immense, cette aventure ferait passer la grande Histoire du fruit défendu pour une anecdote, Adam et Eve pour des amants ordinaires. Le challenge était fou, à en perdre la raison, j’étais prêt.

Aliéné par l’osmose de nos vibrations, de nos âmes mêlées, je me serais laissé aller, de mes bras je l’aurais enlacé.


Dans l’inconscience suffocante des bouffées de fumigène, dans le no man’s land du rêve et de l’éveil, alléché par son odeur, je me serais immiscé dans son espace rapproché. L’esprit vague à l’âme, abandonné aux essences de son narghilé, relâché, il sourirait à la chaleur réconfortante de mon corps, là, tout proche de lui. Pour la première fois, je poserai ma tête sur son sein, emporté par le contact de mon visage sur le coton de sa chemise. Aliéné par l’osmose de nos vibrations, de nos âmes mêlées, je me serais laissé aller, de mes bras je l’aurais enlacé. C’est les atomes de nos corps qui nous guident, nous sommes sur des territoires primaires ou la raison n’existe pas encore. Ma main le caresse, je passe et repasse sur son ventre, ses jambes, ses seins, je prends tout ce qu’il m’offre, ne laisse rien. La température monte, mais je le sens frissonner, réagir, vivre. Je devine le grain de chair de poule qui cristallise à la surface de sa peau. Pendant tout ce temps, je ne m’étais pas trompé. J’y avais perdu le boire et le mangé, presque la vie, jamais je n’ai renoncé.

Enfin, j’arrive à son sexe, ma main explore, juge l’épaisseur des fibres du tissu de son pantalon, de son sous-vêtement. Il ne combat plus, ne résiste plus, il se dit à quoi bon, il se demande pourquoi il avait résisté si longtemps. Les dernières barrières et échafaudages de barricades sont tombés. L’univers se met en place, les planètes s’alignent, Dieu vient de nous donner la vie. Soudain je crois en Dieu, il existe, j’en ai la preuve.

Je sens la moiteur de son pénis, le visualise le sang chaud qui afflue par à-coups. Je passe sur ses bourses, ici l’hydromel s’active et s’échauffe. J’ai tout dans la main, J’ai son corps et son âme dans la main droite. Il s’offre à moi, me donne tout, son sang, son froutre. Il me donne tous ses battements de cœur, tel les perles d'un chapelet qui s'égrènent. J’ouvre sa braguette, les boutons coopèrent un à un. Je m'affole, mon énergie la première s’engouffre dans la brèche de son costume, mon élan fouille les couches d’étoffes. Seule la chaleur me guide. Premier contact. Contact avec sa peau, puis ses poils, et enfin la moiteur de son excitation. Dans un geste courbe je me saisis de son sexe. Ma main et son pénis se correspondent parfaitement, comme deux pièces usinées l’une pour l’autre. Contact intime parfait, fusion intime totale.

Un peu comme pour relancer l’effet d’un poppers qui se meurt, il tire sur sa pipe, se remplit de chaleur aromatique. Il laisse la fumée s’envoler vers le ciel, ses jambes s’écartent un peu plus, passivement il s’ouvre et se donne davantage à mes caresses. J’approche ma bouche de son sexe, au passage je m’enivre de l’odeur de son caleçon mâtiné d’odeur de chairs moites. Je loge son gland dans ma bouche. L'alliage de ma salive et de sa mouillance est idéal. Alors que son membre prend vie dans ma bouche, je pressens un sourire de plaisir sur son visage, ce même sourire dont il m’avait honoré lors de notre toute première rencontre. La boucle est bouclée, je le lui rends au centuple.

Il pleure de bonheur, il focus sur son sexe, ses couilles, son foutre, ma bouche, mon être.


Je vais et je viens sur son foutoir, je malaxe ses couilles à pleine main, il m’inonde la bouche de sa mouille… Il respire, respire encore, mais bientôt la petite mort le guette, des restes de fumée circulent dans ses poumons, se mêle avec son sang. Il pleure, il sent l’orgasme qui arrive, il pleure de bonheur, il focus sur son sexe, ses couilles, son foutre, ma bouche, mon être. Puis il perd le contrôle, la vague le submerge, sans rien maîtriser il lâche un cri de jouissance, un pleur. Son urètre se gonfle, le flot de sperme repousse mes doigts de sa verge, sa bite enfle et ouvre mes lèvres, son gland gonfle entre mon palais et ma langue, son violent crachat me cogne le fond de la gorge puis me remplit la bouche. Sa fragrance intime m’envahit les papilles. J’avale, j’engloutis, je lèche tout, ne laisse rien. Il me pause sa main chaude sur la nuque.

dimanche 21 février 2010

Flannerie à Istanbul (1/3)


Nous sommes rentrés hier d’Istanbul, je suis fatigué, nous avons parcouru la vieille ville dans tous les sens, nous avons croisé des visages, beaucoup de visages d’hommes, nous y avons croisé la ville aussi, vu des façades d’immeubles, souvent délabrées, autant d’histoires. Aujourd’hui, de retour à la maison, je récupère. Dans mon bain ce matin j’étais tout chose, fébrile, encore troublé, saisi d’une forme de tremblement infime, celui-là même que je ressens quand je suis très excité, quand je suis au bord du malaise, du malaise amoureux. Ça me fait toujours un peu peur, j’ai le sentiment de toucher mes limites, d’être presque malade. Nous ne sommes restés que quelques jours, malgré nos cheminements, malgré les magistrales mosquées, les mosaïques d’Hagia Sophia, malgré l’or du palais Topkapi Sarayi, les céramiques, les restaurants, il me semble que nous n’avons rien vu, que nous n’avons pas regardé les bonnes choses, que nous sommes passés à côté. Il y a bien eu ces deux ou trois sourires. Deux ou trois Lumières...

Un sourire qui voulait dire prend moi, prend tout, je suis à toi.


Ah putain oui il y a eu ce sourire, il avait 16 ou 18 ans, nous nous sommes regardés. Immédiatement, j’ai eu envie de lui, j’ai eu envie de le prendre dans mes bras, sur mes genoux comme un enfant. En une fraction de seconde tout un monde est passé dans ce regard, les nuits et les jours se sont suspendus, la terre aussi s’est arrêtée. Il m’a souri. Il m’a souri comme jamais. Un sourire qui voulait dire prend moi, prend tout, je suis à toi. Un peu comme la vie qui défile dans les derniers moments d’un mourant, j’ai pesé, à la va-vite, comme ça, les pour, les contres, et les contraires. Il ne s’agissait pas d’un plan cul là, mais peut-être d’une raison de vivre… Raisonnable j’ai été. Raisonnable, je n’ai rien lâché. Raisonnable, mais presque mort.

Après avoir bien marché, nous sommes allés nous détendre au bain turc, au Çemberlitas Hamami, c’était pour moi le premier bain turc. Il se trouve que ce type de hammam me convient tout à fait, les saunas sont toujours trop chauds et les bains de vapeur étouffants, c’est toujours très dur pour moi de rester plus de cinq minutes. Aux bains turcs, la chaleur y est douce, bienveillante, le marbre chaud est presque sensuel, la voûte du plafond percée de hublots donne une ambiance contes des milles et nuits. Avez-vous le film Hammam de Ferzan Ozpetek ?

Festivals de seins, tétons, flancs, cuisses, jambes, camaïeux de peaux, et de poils détrempés.


J’adorai me verser de l’eau fraîche sur le corps avec le petit seau, sur le sommet du crâne, puis les épaules, sur le torse. C’est froid, presque trop, ça saisit et puis l’atmosphère vous réchauffe immédiatement, c’est carrément addictif, froid ! chaud... froid ! chaud... Tous ces hommes affalés sur le marbre, comme de gros lézards qui prennent la chaleur. Les serviettes de coton léger, enroulées autour des tailles cachent sans vraiment cacher. Elles sont presque rien, empesées d’humidité, elles laissent deviner des formes et autres courbures de fesses, des chutes de reins, des respirations lentes, des ventres vivants. Festivals de seins, tétons, flancs, cuisses, jambes, camaïeux de peaux, poils détrempés, tout cela est bien visible, il n’y a que cela à voir, que cela à halener.

En coin, j’observe le masseur qui malaxe les muscles avachis d’un homme tout abandonné à la quasi-luxure de cette friction. Le massé est plutôt bien foutu, petit, trapu, massif, tout en muscles et en poils, en poils noirs. Il se laisse manier la chair et les os, savonné, il disparaît sous la mousse onctueuse et blanche. Tout à mes rêveries de glissade sur grain de peau, presque hagard dans les effluves de testostérones, je me laisse aller dans cette toile d’Ingres, dans ce fabuleux bain turc, mais qui cette fois ne serait peuplé que d’hommes étrangers, de mâles aux rites charnels et inconnus. Je suis troublé.