dimanche 30 août 2009

La Révolution Sexuelle et la Camaraderie Amoureuse


Michel Onfray, dans sa chronique « Diogène & Co » publiée dans Siné Hebdo1, nous parle d’Émile Armand qui « théorise l’individualisme anarchiste et la libération sexuelle2. [E. Armand] se place sous le signe de Nietzsche pour critiquer la morale sexuelle dominante : monogamie, mariage, fidélité, cohabitation, procréation et autres machines destinées à calmer les ardeurs sexuelles dionysiaques en les faisant entrer de force dans des prisons pour lesquelles elles ne sont pas faites. »

Prisons pour lesquelles elles ne sont pas faites, comme je comprends cet homme !

« Pourquoi sommes-nous passionnément amoureux d’une personne qui, d’un seul coup d’un seul, devient notre unique objet de haine des qu’elle nous signale qu’elle a passé l’après-midi dans les bras d’un autre ou les deux auront eu du plaisir sans qu’il aille d’autre chose que de l’échange d’un jour ? Pour quelles raisons la haine, devenue violence verbale, mentale, morale, physique, surgit-elle alors que nous devrions aimer le plaisir de celui ou celle qu’on aime ? À cause de la jalousie, qui est sentiment de propriétaire dont il faut se défaire parce que, comme dirait l’autre c’est du vol ! »

Sans vouloir me mesurer à ces deux auteurs, cette question de la jalousie, je me la suis déjà posée. En effet, je ne me l’explique pas, est-ce que les jaloux nous parlent d’amours ? Je présentais que non, j’apprends aujourd’hui qu’il ne s’agit que d’un sentiment de propriété, et qu’en plus c’est du vol !

« La famille ? Il faut l’abolir, car cet « État en petit » coagule l’exclusivisme et interdit la création de relations de sociabilité hédonistes. À la place, il faut une relation contractuelle ou seul le plaisir fait la loi. Ce contrat hédoniste peut se mettre en réseau dans un genre de coopératives sexuelles, qui luttent concrètement contre une sexualité soumise aux logiques du marché libéral : contre la propriété privée de la libido. »

Abolir la famille ? C’est en cours cher Émile ! Il suffit de regarder autour de soi toutes ces « familles » recomposées… Et il me semble de ma fenêtre que les gens la vivent de mieux en mieux cette famille multiforme. En espérant qu’on laisse les mômes prendre ce qu’ils veulent, ou ils veulent, s’ils veulent, sans leur coller une image de supposées victimes sans un pôpa et une môman.

« L’Émile propose une libération de toutes les fantaisies, dont le fétichisme et le sado-masochisme, l’homosexualité et le transformisme (en 1930 !). Il célèbre les associations les plus fantasques pourvu qu’elles s’effectuent dans le consentement. »

Le consentement est la règle, évidemment. Merci Émile et merci Michel de nous avoir présenté votre ami.


1. Siné Hebdo no 49 - 12 aout 2009, chez tous les bons marchands de journaux !
2. Armand Emile, La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse, réédité aux éditions La Découverte.